L’INSPÉ de l’académie de Versailles finance des projets partenariaux de recherche portés par des formateurs et des formatrices, et des laboratoires des établissements de CY Cergy Paris université, université Evry Val-d’Essonne, Université Paris Nanterre, Université Paris-Saclay, Université de Versailles Saint- Quentin-en-Yvelines et de l’INSHEA pour favoriser les recherches autour de l’éducation et la formation, en lien avec les territoires de l’académie.
La recherche est un élément déterminant pour appréhender l’évolution des contextes de scolarisation, identifier et valoriser des processus, des méthodes et des dispositifs favorables aux apprentissages, appréhender l’évolution des professionnalités scolaires et éducatives, interroger les ressources comme les tensions contemporaines avec lesquelles les institutions éducatives et les professionnels doivent composer. Ces projets participent à la dynamique scientifique des laboratoires de l’Académie qui s’intéressent aux questions scolaires et éducatives, et à la mobilisation de la recherche dans les formations de l’INSPÉ. Le financement
de ces projets fait l’objet d’une double évaluation de la commission recherche et d’un vote d’attribution des financements par le COSP.
Une seconde vague pour 2023 est ouverte jusqu’au 20 mai 2023.

Liste des projets financés

  • La place des migrations dans l’accompagnement par et pour les équipes pédagogiques et éducatives
  • dans l’enseignement et l’intervention sociale
  • Accompagner le développement professionnel des enseignants du 2nd Degré : gestes professionnels,
    pratiques collaboratives et approche pédagogique universelle
  • Enseignement et apprentissage de la modélisation mathématique en MEEF 1er degré
  • Nudge Éducation et vulnérabilités scolaires (NEVS)
  • Simulation des interactions en classe [SIC1]
  • L2SMEA
  • PartiCité : la participation au sein des Cités éducatives
  • Formation à l’évaluation critique de l’information sur Internet

Résumé des projets financés

La place des migrations dans l’accompagnement par et pour les équipes pédagogique et éducatives dans l’enseignement et l’intervention sociale

Porteurs : Maïtena Armagnague & Isabelle Rigoni, GRHAPES
Partenaires : Tersigni, Sophiapol / Boulin, EMA / Beck & Pailhac, CRI


Dans un contexte de hausse des migrations enfantines et juvéniles qui sollicitent directement les institutions et acteurs éducatifs et leurs professionnalités, alors que des travaux scientifiques récents menés par des professionnels en situation d’enseignement interrogent les fonctions d’hospitalité de l’institution scolaire, en révèlent le caractère ambivalent, que d’autres, dans le domaine de l’intervention sociale, soulignent la complexité institutionnelle de l’accompagnement éducatif auprès des enfants et jeunes migrants (Carayon et.al., 2020 ; Bouagga, 2020) comment les intervenants éducatifs et scolaires construisent-ils leurs pratiques ?
Comment sont-ils formés à l’enjeu des migrations internationales particulièrement important en Europe de l’Ouest ?

Nous proposons de répondre à cet enjeu par deux actions croisées : la réalisation d’un diagnostic territorial fondé sur notre expertise du territoire académique (impliqué dans le cadre de la direction d’un projet ANR et de travaux d’enquête dans l’académie) et la mise en place d’une réflexion concertée entre professionnels
et chercheurs visant la co- production d’une journée d’études adossée au diagnostic territorial.

Ces deux volets complémentaires ont pour fonction d’une part l’incubation de projets de recherche relatifs aux questions éducatives dans les champs social et scolaire, d’autre part de développer des contenus formatifs à destination des acteurs éducatifs.


Accompagner le développement professionnel des enseignants du 2nd Degré : gestes professionnels, pratiques collaboratives et approche pédagogique universelle

Porteurs : Muriel Epstein & Nathalie Oria, EMA
Partenaires : Buard, Dangouloff, Roche, GRAHPES / Le Cun, Baron, CY / Balas, CNAM / Lambert, Baron, Collège Vaillant Gennevilliers

Si le travail collaboratif est envisagé comme « un dispositif d’amélioration de la qualité du système d’enseignement et de la réussite » (Létor & al., 2010, p. 167), les résultats de l’enquête TALIS (2018) révèlent que 57% des enseignants en collèges publics s’inscrivent dans une démarche collective de partage des responsabilités
(DEPP, 2020).

Cette tendance est à la hausse depuis 20 ans. Dans les filières professionnelles, la démarche collective est également de plus en plus encouragée (co-intervention, chef-d’œuvre). Le projet est une recherche-action menée avec les enseignants d’une classe inclusive numérique et coopérative (CINC) en collège.
Ce collège REP de Gennevilliers a des caractéristiques similaires à celles rencontrées en lycée professionnel tant au niveau des élèves (hétérogénéïté, handicap, population allophone) que des enseignants (habitués à innover notamment pour le travail collaboratif).
Cette recherche-action vise quatre objectifs :

1/ mettre en évidence les gestes professionnels des enseignants du dispositif de classe CINC,

2/ étudier le travail collaboratif de l’équipe

3/ analyser le développement professionnel induit par ce travail et ses mécanismes

4/ élaborer des ressources innovantes sur le travail collaboratif pour la formation des enseignants, à travers des capsules vidéo. Ainsi, ce projet contribuera à la formation initiale et continue des enseignants du second degré, en particulier en filière professionnelle.

Enseignement et apprentissage de la modélisation mathématique en MEEF 1er degré

Porteurs : Sonia Yvain, Prebiski, LDAR
Partenaire : Gros, Paragraphe

Ce projet vise à étudier les enjeux de formation, en MEEF1, autour de l’enseignement et de l’apprentissage de la modélisation mathématique. Une spécificité de ce projet de recherche est de se placer dans le cadre d’activité de modélisation de problèmes extra-mathématiques. Dès l’école primaire, les enseignants sont invités à
proposer des situations réelles ou tout au moins ancrées dans une certaine réalité. Cependant, de telles situations amènent les élèves à mettre en œuvre une démarche différente de celle rencontrée dans la résolution de problèmes intra-mathématiques, dans la mesure où elles nécessitent au préalable de les rendre accessibles par un traitement mathématique. Des travaux antérieurs et d’autres en cours d’Yvain-Prébiski interrogent l’enseignement de la modélisation en formation continue dans différents dispositifs.

Notre projet vise à étendre ces travaux à la formation initiale : Quels sont les enjeux de formation en MEEF1, autour de l’enseignement et de l’apprentissage de la modélisation mathématique ? La collaboration avec Hippolyte Gros dont les thématiques de recherche incluent l’influence du contexte sur la construction de représentations mentales des situations mathématiques vise à parvenir à une meilleure compréhension de l’appréhension des problèmes de modélisation mathématique par les futurs professeurs d’école. Notre objectif de production principal est d’élaborer une séquence expérimentale et de l’évaluer afin de proposer, à terme, un nouveau dispositif de formation initiale à l’enseignement et à l’apprentissage de la modélisation pour les formateurs en mathématiques au sein du MEEF1.


Nudge Éducation et vulnérabilités scolaires (NEVS)

Porteurs : Franck Jamet, Emilie Boujut, Hélène Labat, CHART
Partenaires : Jaillet, Mabilon-Bonfils, Jeannin, BONHEURS / Baratgin, Chart_ILEPS / Jacquet, Chart_Paris 8 / IGEN Marsolier

L’objectif du projet est d’examiner en quoi l’environnement physique, architectural des écoles, collèges, lycées,… peut constituer un facteur favorisant le harcèlement. Le projet se déroulera en trois phases. La première phase débutera par un colloque inaugural qui présentera les différents cadres théoriques de l’étude psychologie cognitive, en sémiologie, en sociologie dynamique et en environnements scolaires et architecture [1]. Elle se poursuivra par la sélection d’établissements au sein de l’académie de Versailles à partir de leur conception architecturale (établissement ouvert spatialement versus établissement avec de nombreuses zones non
accessibles au regard), peu lumineuse [1.1].

L’éventualité du lien entre les déclarations d’incidents liés au harcèlement et la typologie des établissements sera recherché [1.2]. Une enquête de perception sur les zones à risque versus les zones sécures au sein de l’établissement sera réalisée auprès des usagers de la communauté éducative (élèves, enseignants, …) [1.3]. Aux termes de cette première phase un séminaire sera organisé en direction de l’EAFC.

Les résultats de l’étude seront exposés. Ils donneront l’occasion d’une première publication [1.4] La seconde phase consistera à élaborer des Nudges1 Éducation dans les environnements identifiés comme favorisant le harcèlement [2.2]. Les Nudges consistent à modifier l’environnement dans lequel se déroule la conduite que l’on cherche à modifier. Placer un miroir dans un ascenseur conduit automatiquement les utilisateurs à se regarder et ainsi on réduit la possibilité de dégradations des parois.

Ce travail débouchera sur une publication et l’organisation d’un colloque pour présenter l’ensemble des résultats du projet [2.3]. La troisième phase, phase de valorisation de la recherche consistera à concevoir des Mooc et des séminaires en direction de l’ensembles des acteurs de la communauté éducative.

Simulation des interactions en classe [SIC1]

Porteurs : Florent Le Bot, Nicolas Hatzfeld, Natacha Dangouloff, Fanny Blet, IDHES
Partenaires : Uhlrich, Castanier, CIAMS / Labinal, EMA / Bouton, CNRS

Les questions socialement vives (QSV) inquiètent souvent les enseignants débutants : elles introduisent, par leurs controverses et leurs incertitudes, une déstabilisation des savoirs enseignés et à enseigner (Chauvigné et Fabre, 2021). Les modes de fonctionnement des enseignants débutants et leurs préoccupations premières en entrant dans le métier (centration sur l’organisationnel et le relationnel), leur rendent les QSV déroutantes, car perçues comme impliquant une mise en œuvre incertaine et difficilement contrôlable.

Le projet de recherche s’intéresse à la manière dont la formation dans le cadre de l’INSPÉ répond à l’inquiétude des stagiaires enseignants liée aux QSV, en proposant des modalités de formation innovantes, fondées sur l’utilisation de la simulation, en particulier le théâtre-forum. La simulation est utilisée comme modalité de
formation expérientielle dans de nombreux contextes professionnels (santé, gestion de crise, management) mais elle est encore peu documentée en formation des enseignants (Dangouloff, 2022).

L’objet de la recherche porterait alors sur l’étude d’un dispositif de formation utilisant le théâtre-forum pour traiter des QSV avec les stagiaires enseignants. Ici, le théâtre-forum est une forme de simulation où les enseignants inventent d’abord des situations de classe liées aux QSV qui se terminent mal. Les scènes sont ensuite rejouées, et les spectateurs peuvent intervenir pour remplacer l’enseignant et proposer d’autres gestes et postures professionnels afin que la situation se termine de manière plus favorable. Nous souhaitons documenter le travail des gestes et de la proxémie dans le processus d’apprentissage : le fait de jouer les situations permet-il une meilleure compréhension des enjeux interactionnels dans l’espace de la classe ? C’est là une hypothèse : la manière dont s’inscrivent, dans l’espace du théâtre forum, les enseignants stagiaires est suffisamment différenciée pour rendre compte de difficultés ou d’aisances rencontrées par ailleurs dans des situations d’enseignement conventionnelles ; ces dernières supposent pourtant de maîtriser le jeu des distances spatiales et relationnelles formées par les déplacements, les postures, l’orientation des corps, la gestuelle, autrement dit les situations de communications verbales et non verbales dont dépendent les dynamiques pédagogiques.

Le fait de rencontrer – ou non – des écueils et de les éprouver avec (et par) le corps en réfléchissant au rôle du langage non verbal, des positions ou des contraintes physiques liées à l’environnement dans un enseignement ne permet-il pas dès lors, aux professeurs-stagiaires, d’en prendre suffisamment conscience pour (mieux souhaiter) les surmonter ?
En entraînant certaines adaptations, la simulation facilite-t-elle l’appropriation d’une diversité de gestes et de postures professionnels augmentant la palette des réponses possibles de l’enseignant ? Les émotions suscitées par la simulation de situations professionnelles sont souvent fortes et elles peuvent être désagréables (Jaffrelot et Pelaccia, 2016). Le positionnement et le rôle du formateur sont donc aussi à interroger : comment ce dernier peut-il animer la séance de théâtre-forum pour les rendre acceptables et porteuses d’apprentissage pour les enseignants-stagiaires ? La réalité virtuelle, et les possibilités offertes aujourd’hui par les casques VR, peuvent elles offrir des alternatives envisageables aux pratiques de simulation en présentiel ? Penser le théâtre-forum et la simulation (méthodes pédagogiques actives) au regard des approches en ludopédagogie (soit « l’apprentissage par le jeu » et l’exploration) selon une multiplicité de modalités doit également enrichir notre réflexion théorique.

L2SMEA

Porteurs : Assia Nechache, Maha Abboud, Emmanuel Rollinde, LDAR
Partenaires : Nogry, Clerc, EMA / Lapaire, CLIMAS / Bessonies, Valente Collège V. Hugo Sarcelles/ Heussaf, Ecole Rimbaud Chanteloup les vignes / Noisette, Gély, IPR Versailles

Dans le cadre de ce projet, on s’intéresse au développement des connaissances professionnelles des enseignants en lien avec l’enseignement des sciences et des mathématiques dans un processus dialogique au sein d’une Lesson Study (LS). A travers le modèle des Lesson Studies, ce projet vise à étudier les pratiques des enseignants, de l’école élémentaire et du collège, dans un environnement d’enseignement multimodal amélioré pour les mathématiques et les sciences, dans le contexte du système solaire avec l’usage d’un planétaire humain.

Les enseignants sont placés dans une dynamique de travail de type collaboratif afin de construire et mettre en œuvre des séquences d’enseignement en vue d’améliorer l’apprentissage des élèves dans les domaines cités précédemment. Cette dynamique, créé par le dispositif des LS, est basée sur l’observation conjointe des pratiques d’enseignement ainsi que sur des analyses réflexives entre pairs et avec des chercheurs en didactique des disciplines et en sciences de l’éducation et de la formation de façon à favoriser et à entretenir une dialectique entre la théorie et la pratique.

PartiCité : la participation au sein des Cités éducatives

Porteurs : Audrey Boulin, Maïté Juan, Julie Testi, Alicia Jacquot, EMA
Partenaires : Pelhate, Pin, Atlan, GRAPHES

Ce projet réunit et prolonge deux recherches en cours ; il consiste en l’étude des formes de participation des acteurs locaux (professionnels associatifs et scolaires, familles, jeunes) dans les actions déployées au sein des Cités éducatives. Il questionne les mutations de la participation à partir d’une question structurante : en quoi le
dispositif des Cités éducatives recompose-t-il la participation associative et les types d’alliances interprofessionnelles à l’échelle des territoires locaux et réciproquement, en quoi l’introduction d’acteurs associatifs et professionnels diversifiés dans la prise en charge des problèmes éducatifs rebat-elle les cartes de
l’action éducative locale ? En centrant l’analyse sur l’éducation territorialisée au prisme de la participation associative et des alliances professionnelles, ce projet entend comprendre ce que la participation associative et les modalités concrètes d’alliances (des acteurs scolaires et non scolaires) font

1) à la(re)formulation des problèmes publics en éducation et à leur résolution ;

2) à la division du travail éducatif et aux partenariats ;

3) aux modes de gouvernement de l’action éducative. Ce projet de recherche vise à produire des analyses croisées de données récoltées à partir d’observations, d’entretiens individuels et collectifs, d’études documentaires réalisés sur trois Cités éducatives de l’académie de Versailles. Plus particulièrement, la demande de financement concerne d’une part la tenue de focus group réunissant des acteurs (professionnels, familles et jeunes) des trois terrains d’enquête et d’autre part, l’organisation de temps collectifs – internes à l’équipe (GTI) et avec des chercheurs discutants extérieurs (GTO). En complément des retombées pour les formations de l’INSPÉ et de l’Inshea, l’enjeu est de valoriser à moyen terme cette dynamique collective notamment au travers de communications scientifiques, de la coordination d’un numéro de revue ainsi que de l’organisation d’un séminaire de recherche.


Formation à l’évaluation critique de l’information sur Internet

Porteurs : Mônica Macedo, Jean-Marc Meunier, Evelyne Clément, Hippolyte Gros, Paragraphe
Partenaires : PUUSTINEN, Grhapes

Notre projet de recherche vise à évaluer l’impact d’une formation à l’évaluation critique de l’information sur Internet sur la capacité des étudiants de licence à évaluer la qualité et la crédibilité de pages Web sur des sujets scientifiques. Nous avons développé deux modules de formation à l’évaluation de l’information, composés de
diaporamas interactifs et de séquences d’exercices d’application et de transfert. Ces modules ont été testés dans le cadre d’une première étude auprès d’étudiants de Licence 1 en présentiel, en 2021-22, avec des résultats encourageants (Macedo- Rouet et al., 2022).

La présente étude vise à étendre ces résultats à un contexte de formation à distance, afin de vérifier si la formation reste efficace lorsqu’elle est dispensée en auto-formation dans une licence en ligne. Seront impliqués 450 étudiants inscrits à la Licence 1 de psychologie à l’Institut d’enseignement à distance (IED) de l’université Paris 8, à laquelle le laboratoire Paragraphe est affilié (double affiliation CY-Paris 8). Le corpus est constitué d’un ensemble de documents (pages Web) que les étudiants auront à traiter à distance, via les modules de formation, sur des sujets de sciences humaines et sociales.

Cette étude s’insère dans un projet plus large, intitulé Stratégies Expertes de Lecture dans les Environnements Numériques (SELEN), soutenu par l’Agence Nationale de la Recherche (ANR-OPE-2017-473). Nous demandons un financement complémentaire à l’INSPÉ pour pouvoir recruter un stagiaire qui participera à l’analyse des données de l’étude.
Le présent projet vise également à établir une collaboration scientifique avec le Groupe de recherche sur le handicap, l’accessibilité, les pratiques éducatives et scolaires (Grhapes) de l’INSHEA, renforcer les collaborations au sein l’axe de recherche Apprentissage- Développement-Cognition du laboratoire Paragraphe, et développer de nouvelles synergies, avec des retombées qui peuvent être utiles au développement d’outils numériques de formation à l’INSPÉ.