Le HCE a publié le 23/01/23 son rapport annuel 2023 sur l’état des lieux du sexisme en France.


Il attire l’attention sur la dégradation des opinions sur les inégalités entre les femmes et les hommes : en évaluant le degré de sexisme de la population, en mesurant l’adhésion aux outils existants de lutte contre le sexisme, en restituant les situations vécues par les femmes.
Le « baromètre du sexisme » rend compte d’une situation alarmante malgré des avancées incontestables en matière de droits des femmes. Le rapport dresse le constat d’une société française qui demeure très sexiste dans toutes ses sphères : les femmes restent inégalement traitées par rapport aux hommes, et elles restent victimes d’actes et propos sexistes dans des proportions importantes.
En dépit d’une sensibilité toujours plus grande aux inégalités et aux violences depuis #MeToo, les biais et les stéréotypes de genre, les clichés sexistes et les situations de sexisme quotidien continuent d’être banalisés. L’opinion reconnaît et déplore l’existence du sexisme mais ne le rejette pas en pratique, phénomène particulièrement prépondérant chez les hommes interrogés.

Ce décalage entre perception, déclarations et pratique a des conséquences tangibles en termes de violence symbolique, physique, sexuelle, économique faisant le lit d’un continuum des violences, du sexisme quotidien, dit « ordinaire », jusqu’à ses manifestations les plus violentes.
Le HCE propose 10 recommandations pour un plan d’action en urgence pour enrayer ce phénomène. L’éducation et la formation sont particulièrement concernées par :

  • N°2 : Instaurer une obligation de résultats pour l’application de la loi sur l’éducation à la sexualité et à la vie affective dans un délai de trois ans, et prévoir une sanction financière en cas de non-respect de cette obligation dans ce délai ;
  • N°3 : Réguler les contenus numériques pour lutter contre les stéréotypes, représentations dégradantes, et traitements inégaux ou violents des femmes, en particulier les contenus pornographiques en ligne ;
  • N°4 : Rendre obligatoires les formations contre le sexisme par les employeurs